La phytothérapie est une médecine alternative qui promet de soigner naturellement avec les plantes. Cette thérapeutique utilise l’ensemble des éléments d’une plante. L’aromathérapie est une discipline proche, mais qui s’appuie surtout sur les extraits aromatiques des plantes. La phytothérapie est reconnue comme l’un des fondements de la médecine traditionnelle. Cette médecine présente, en effet, un champ d’application très large.
qu’est-ce que la Phytothérapie ?
La phytothérapie désigne la médecine fondée sur l’utilisation des plantes en tant que remèdes, que ce soit telles quelles ou sous forme galénique (mis sous forme de médicament).
Cette utilisation est commune à toutes les cultures, ses origines remontant à la nuit des temps : l’homme de Néandertal d’il y a 60000 ans utilisait déjà des plantes comme la prêle et l’achillée.
Jusqu’à il y a environ 200 ans, les plantes ont été l’unique source de remèdes. L’émergence de la médecine scientifique occidentale (révolution industrielle) a ensuite fait voir les plantes comme obsolètes, alors que beaucoup de médicaments allopathiques ont pour origine les plantes.
Les différentes formes galéniques
1) Les Tisanes
Les matières végétales sont séchées, entières ou coupées, délivrées telles quelles ou en mélange. L’utilisateur en préparera un extrait aqueux par infusion, décoction ou macération.
C’est la méthode la plus connue, la plus utilisée, mais aussi la plus simple. Elle se conserve peu longtemps et contient beaucoup de molécules « inertes », ce qui en fait une forme galénique peu puissante et concentrée. Il y a donc peu de risques de surdosage et d’intoxication.
2) Les Capsules (gélules ou comprimés)
C’est la deuxième forme galénique en terme de fréquence d’utilisation.
Il est important de savoir que la posologie (et la concentration en principes actifs) sera fortement différente selon la méthode de transformation de la plante en capsules.
On distingue deux méthodes principales :
1. Les poudres : la matière végétale est séchée puis pulvérisée et tamisée. On utilise la plante entière (totum). Cela donne un effet de synergie plus intéressant car on respecte le totum de la plante. Mais comme pour les tisanes, il y a des molécules inutiles (voire indésirables), puisqu’on utilise la plante complète. Il peut y avoir de grosses différences de concentration en principes actifs selon les lots, les marques, etc… on peut dire qu’il n’y a pas de « standardisation ». Il faudra aussi consommer de plus grandes quantités pour obtenir un effet thérapeutique.
2. Les extraits : la matière végétale est mise en contact avec un solvant (eau, alcool,…). On va ensuite concentrer le liquide en le chauffant, pour le laisser ensuite s’évaporer. Quand il ne reste que 2 à 5 d’humidité, on obtient un « extrait sec », qui est 2 à 7 fois plus concentré que la poudre de départ. Il y a donc une concentration supérieure (moins de capsules à prendre, et de taille inférieure), et une standardisation avec un dosage spécifique des principes actifs.
3) Les Teintures-mères
C’est une préparation liquide, résultant de l’action dissolvante de l’alcool et de l’eau sur les plantes fraîches ou sèches. La préparation est faite par macération, suivie d’une expression à froid. Il s’agit de remèdes très codifiés, standardisés, et qui se conservent bien en raison du titre alcoolique. Elle sont riches en principes actifs (concentration importante).
4) Les macérats-glycérinés (Gémmothérapie)
Comme dans les teintures-mères, c’est une préparation liquide, mais ici il y a une macération dans un mélange de 3 solvants (glycérine/eau/alcool), qui ont chacun leur utilité, car certaines molécules se dissolvent dans l’eau, d’autres dans l’alcool, et d’autres dans la glycérine !
L’autre particularité est que cette macération se fait uniquement sur des bourgeons frais ou autres tissus végétaux en voie de croissance (jeunes pousses). L’intérêt est que les bourgeons ont une très grande activité biologique, ce qui confère au macérat une puissance thérapeutique importante. Ces macérats sont décrits dans la Pharmacopée française et sont très standardisés.
Contrairement aux formes décrites dans les trois premiers points, la gemmothérapie, de part sa puissance, est en général utilisée en cures de 1 à 3 mois, et non en continu ! Ce sont des remèdes intéressants pour traiter des pathologies chroniques.
5) Les huiles essentielles
Les huiles essentielles sont obtenues par distillation et entrainement à la vapeur d’eau d’un matériel végétal frais ou séché, faisant partie des plantes dites « aromatiques ». L’HE est séparée par décantation du distillat après refroidissement.
La plupart des HE sont chémotypées, c’est-à-dire que leur composition chimique varie au sein d’une même espèce en fonction de leur répartition géographique, du climat, de l’ensoleillement, de l’altitude, etc. Il en résulte que l’activité thérapeutique sera différente selon le chémotype utilisé. Exemple : le thym possède plusieurs chémotypes : thymol, carvacrol, géraniol, linalol, saturéoide, thujanol…
Cette forme de phytothérapie est très concentrée en principes actifs et très documentée sur le plan scientifique. Par contre il y a une réelle toxicité en cas de surdosage ou de mauvaise utilisation (il vaut mieux se former à l’aromathérapie pour l’utiliser de manière sécuritaire!).
Quelques conseils généraux
- Quelque soit la forme de phytothérapie utilisée, respectez bien la posologie recommandée sur l’emballage ou telle qu’elle vous a été conseillée par un pharmacien ou un thérapeute. Il peut y avoir des grosses différences de concentration entre les produits et les marques, surtout pour les plantes sous forme de gélule.
- Les plantes contiennent des principes actifs et ne peuvent pas être utilisées n’importe comment. Certaines molécules sont interdites pendant la grossesse, l’allaitement, ou chez l’enfant. D’autres peuvent interagir entre elles ou avec des médicaments de synthèse. Demandez toujours conseil si vous avez des doutes.